Auber Breizh a bien réussi l'organisation de sa fête. Il y avait plein de monde déjà vers 21h quand les mescladiens sont arrivés en ordre dispersé (au total, on était 6, peut-être 7). Il y avait aussi quelques sonneurs du bagad Paris et des habitués des bals de la mission bretonne, des quais de Seine et du pont des Arts.
Les hôtesses du vestiaire n'avaient plus de place sur les porte-cintres lourdement chargés de manteaux. Elles acceptaient cependant en dépôt les sacs, qu'elles posaient par terre.
Le centre culturel Jean Houdremont (du nom d'un ancien député_maire de La Courneuve) est un grand bâtiment magnifique et tout neuf, en pleine cité des 4000 réhabilitée, à la limite d'Aubervilliers, sur l'avenue qui part des 6 routes en direction du stade de France. Il est manifestement l'un des éléments qui contrbuent à changer l'image négative de cette cité et à faire parler d'elle en bien.
Telle n'était cependant pas la conversation de mon voisin - on était, parmi les spectateurs, assis sur les gradins qui permettaient d'observer le grand carré où évoluaient les danseurs. Ce monsieur est un employé municipal à la retraite. Au service de la voirie, il conduisait les voitures-balai. Il était un peu chez lui dans cette grande salle car autrefois il travaillait à la mettre en ordre après les fêtes et les spectacles et pour préparer les suivants.
La salle est un grand parallélipipède aux murs tendus de voiles noirs, un plafond abat-son et une très bonne acoustique. Elle est telle que le gestionnaire de la salle peut y aménager facilement plus ou moins de places assises pour les spectateurs et plus ou moins de place devant la scène, surélevée par rapport à l'aire d'évolution des danseurs. J'estime qu'on était 350 personnes hier, 300 sur la piste et 50 sur les gradins. Mais ça ne fait pas encore le compte ! On était peut-être bien 450 personnes, en tout. Car il avait aussi de l'animation sur le palier et dans l'escalier. Quand la fête battait son plein, les musiciens qui nous avaient accueilli dans le hall -- scie musicale et accordéon -- étaient montés.
Pour danser -- car je ne suis pas resté tout le temps à bavarder avec mon voisin --, on avait de la place assez, mais on était suffisamment nombreux pour ressentir qu'on était un élement ans un esemble. On était le juste nombre.
Il y avait de la place près de la scène et on pouvait tenir près des baffles sans douleur aux oreilles, il y avait un peu place pour se mettre debout le long du mur tout autour de la salle, plein d'espace libre de part et d'autre des gradins, en allant vers le palier où se trouvaient le vestiaire, "la banque" (échange d'argent contre des tickets", le stand de ventes de CD, le bar et l'accès aux toilettes. Sur ce palier jouaient d'autres musiciens, qui à l'accordéon diatonique, qui au bandonéon, d'Auber Breizh, et qui chantaient aussi. Le répertoire était traditionnel breton et parisien.
Mon voisin, lui, il avait habité la maison natale d'Edith Piaf (c'est dans le 20ème, au 74 rue de Belleville), et puis un cafetier d'Aubervilliers lui a proposé de garder sa maison de campagne des environs de Vannes. Ca lui plaisait bien ! Une maison toute meublée dans un grande propriété, bien au calme. Et l'été, il partait à la pêche en mer avec le propriétaire ou encore faire un tour sur la rivière en péniche, avec un copain, une péniche aménagée pour y donner des réceptions. Mais la ville manquait à sa femme. Ils sont rentrés, lui à regret.
Alors, il venait là comme au concert, pour écouter la musique bretonne qu'il aime bien, surtout "le biniou et la cornemuse".
Tous les deux, c'est Trenk qu'on a préféré (et puis leurs chemises à fleurs, les deux rouges, la bleurs, c'est bien gai).
La musique auvergnate, il aime bien aussi, car il a un frère en Auvergne, dont il a perdu la trace mais qu'il recherche. Le Puy-de-Dôme, cette montagne, c'est quelque chose pour lui. Et la vielle. Ah ! La vielle !
Je lui ai parlé des 3 arts. Il y ira y faire un tour c'est sûr !
Ah, mais vous dansez, qu'il me dit, et vous vous débrouillez pas mal ! Il était gentil. Une amie m'avait gentiment initié au cercle circassien façon jigue (merci à elle
.
Kisses ! Je ne m'attendais pas à la rencontrer et elle non plus. On était trop content de se voir !).
Côté danses de couple, j'ai observé la valse écossaise et les scottishes, mais je ne me suis pas risqué à inviter quelqu'un car je serais trop souvent parti à contre-pied, mais je comence à comprendre le principe.
Par contre, je me suis risqué à m'intégrer souvent dans une chaîne, garçon en deux filles, pour des laridés, ronds de St-Vincent et autres et je crois que ça a été.
Un ami et collègue de travail d'Holyvier, nous a donné, à sa copine et à moi, une petite leçon de koast ar hoet : il a mis 5 ans à comprendre cette danse (cf. ce que Gwen nous disait l'autre jour à propos de sa difficulté --- mais à mon avis la 'danse fisell' est beau plus compliquée !) et ce garçon nous a bien montré au ralenti le mouvement de la jambe gauche qui croise et décroise devant la jambe droite (c'est-à-dire ce que je cherchais à comprendre juste avant Noël
). Je vous passe le reste de ce que j'ai appris là.
Sur scène, il y avait 2 bons chanteurs, un garçon, un fille mais je n'ai pas compris le rapport qu'il y a entre "emmener un groupe de danseurs dans la danse" et "faire un voyage en TGV, avec les annonces de la compagnie des wagons-lits, qui invite à passer au bar où sont des boissons chades et fraîches". Pourquoi nous ont-ils parlé du TGV ??? Sans importance, cette question peut rester sans répose, je l'aurais vite oubliée.
Un petit moment sympa, c'était après le bal, entre 2 et 3h du matin - tout le monde était presque parti - à écouter l'orgue de Barbarie. Un petit orgue peut-être des années 1950 et bien entretenu, couplé à un haut parleur, actionné par un brun moustachu d'Auber Breizh, jovial et bon vivant, heureux tout plein. Une jeune fille (qui tout à l'heure jouait du diatonique) l'enregistrait. Un jeune homme est passé, curieux, et s'est essayé à un accompagnement discret à la grosse caisse qui était restée là.
L'homme fait faire ses cartons dans le 20ème, chez un spécialiste. Autrefois, tout était calculé à la main, on utilisait un grille pour tracer le carton -- vous savez la bande de carton fort pliée en accordéon sur laquelle est programmée la mélodie d'un morceau de musique que joue l'instrument -- on évidait le carton au cutter. Maintenant, la musique et l'arrangement sont écrites sur un ordinateur et c'est lui qui calcule le plan de la découpe et celle -ci est réalisée par une machine automatique.
Les possibilités de ce petit orgue de Barbarie m'ont scié. Car dans un répertoire étendu, allant de
Belle qui tient ma vie à un standard du rock, en passant par tout ce s'attend à entendre d'un orgue de Barbarie, alors même que le joyeux moustachu me disait, c'est la bande qui fait tout, des variations dans l'exécution de la musique qui montraient que l'ensemble concepteur de la bande + fabricant de l'orgue + instrumentiste font vraiment de l'interprétation. Alors qu'on s'attendrait à quelque chose sans âme, puisque mécanique...
Au total, une bonne soirée, avec,
last but not least, le plaisir de saluer les camarades et notamment ce ce forum.